En ces temps joyeux où la presse nous inonde d’un énième article sur les derniers plagiats de Joseph Macé-Scaron ou sur les frasques wikipédiennes de Michel Houellebecq qui avait négligé de mentionner ses emprunts dans son mille-feuilles parfumé au Goncourt ; en cette époque formidable où la presse écrite est de plus en plus professionnelle et où les blogs ne sont que des lieux à éviter d’urgence, où s’empilent ramassis d’idioties et copier-coller à tire-larigot ; en ce dernier quart d’année 2011 où les journalistes professionnels de la presse écrite souhaiteraient que les blogueurs (ces amateurs) cessent de marcher sur leurs plates-bandes, v’là-t’y pas qu’hier, au détour d’une balade facebookienne, je découvre soudain sur le mur des éditions Numerik:)ivres une citation émanant d’un article paru dans le « magazine professionnel hebdomadaire français publié par le Cercle de la librairie et destiné aux professionnels du livre… ») autrement appelé Livres Hebdo, un article paru le jour-même (n°877, édition du vendredi 16 septembre 2011). Dans son papier la journaliste professionnelle dresse le portrait d’un libraire, Vincent Demulière, qui vient d’écrire un essai intitulé Inventer ensemble la librairie de demain (chez Numerik:)ivres justement). Jusque-là tout est normal. L’éditeur repère l’article, remarque qu’on parle d’un de ses livres numériques et poste sur Facebook un passage. Mais cette citation me rappelle vaguement quelque chose… quelque chose que j’aurais écrit (mais était-ce bien moi ?) une semaine avant et ici-même. Alors je saute de joie face à une reconnaissance pareille, je paie un verre à mes collègues, ma gloire est faite ! Mais mon bonheur est de courte durée… Oui chères lectrices et chers lecteurs (d’ailleurs que faites-vous ici ?) vous avez deviné juste : Trop sûr de moi, j’aurais juré que mon billet avait quelque chose à voir avec cet article. Mon orgueil en prend un coup. N’étant pas cité, il me faut cette fois reconnaître qu’il n’en était peut-être rien, que j’ai vu double… Bon, avant de briser là et de donner quelques exemples (juste 3, pas la peine d’y passer la journée), si cette journaliste a réellement visité cet humble blog eh bien qu’elle en soit remerciée. Et si d’ordinaire mon billet avait suscité l’envie d’évoquer le livre de Vincent Demulière, gloire en soit rendue à son auteur.
Je tenais aussi à la remercier au nom de tous ceux qui œuvrent actuellement, tentent de faire découvrir aux lecteurs des textes numériques et qui pensaient (à tort) que la presse traditionnelle (et professionnelle et incontournable et compétente…) ne s’intéressait pas à eux. Non mes amis, ne désespérez pas, continuez à créer, à publier, à bloguer, car on dirait bien que de l’autre côté du manche les professionnels vous lisent et s’intéressent à vous de très près !
Une dernière chose, lisez le texte de Vincent Demulière plutôt que de perdre du temps ici, apprenons à inventer ensemble le billet de demain et bon week-end (sans berlue) à tou(te)s !
ChG
Livres Hebdo, 16 septembre : « Ni catastrophique ni alarmiste, mais bouillonnant, lucide et dérangeant, parfois naïf ou utopiste, Inventer ensemble la librairie de demain cherche avant tout à ouvrir le dialogue dans et sur une profession chahutée par une profonde crise d’identité »
Blog ePagine, 9 septembre : « ses observations, ses interrogations et sa position ne sont pas catastrophistes (…). Réaliste, frondeur, naïf, utopiste, rêveur, agaçant, dérangeant (la liste est longue s’il on cherche bien), Vincent Demulière en tout cas n’est jamais provocateur et on sent bien qu’il cherche à ouvrir le dialogue (…). Pourquoi ? Parce que la librairie est en train de subir une très grande mutation et qu’il y a un réel danger pour cette profession si personne ne vient à bouger, si les mentalités ne changent pas rapidement, n’évoluent pas. »
Livres Hebdo : « La librairie de demain devra donc ressembler à une « agora », être un lieu de vie « à habiter », où le libraire devient non plus « celui qui sait » mais un « médiateur culturel », celui qui communique et échange avec ses clients, en magasin et sur le Web.
Blog ePagine : Ce projet passe par un vrai travail (…) de communication dans le magasin et sur Internet (le libraire devenant ici un « community manager du livre »)…. Sa librairie idéale doit être un lieu de vie, d’échanges mais surtout de vente où chaque vendeur serait capable « d’interagir avec ses clients, en magasin et sur le web. » »
Livres Hebdo : « Pour y parvenir, il faudra « former, organiser, manager », soit rationaliser les coûts en les mutualisant, décloisonner l’offre et l’ouvrir à d’autres univers culturels (…), afficher sa différence en adoptant une charte « étique et commerciale » de la librairie indépendante… »
Blog ePagine : « (…) il souhaiterait que les moyens soient plus souvent mutualisés. (…) Si « former, organiser, manager » sont les trois maîtres mots de Vincent Demulière j’en rajouterais un quatrième qu’il utilise dans sa conclusion : désacraliser. (…) Pour ce faire « nous devons penser au service du client », écrit-il (…). Il faudrait que chaque librairie ou chaque groupement de librairies viennent à définir clairement une charte éthique et commerciale de la librairie indépendante »